Les états de Stress

Mots clés: Définition, fonctionnement neurologique, théorie polyvagale, symptomes, causes, psychotraumatisme, approche thérapeutique.

Le « stress » est une agression de l’individu générant un ensemble de réactions physiques, émotionnelles et psychiques, en réponse à des contraintes de l’environnement.
Notre capacité à le gérer varie en fonction de son intensité, de sa gravité (accident, danger, abandon, négligence, perte, agression, maltraitance, abus, violence…), de sa répétitivité, ainsi que de nos ressentis, imprégnés des expériences de vie, de nos potentiels d’adaptation et de ressources.
Nous sommes programmés par notre histoire, nos mémoires et croyances.
Pour surmonter les difficultés nous développons des habitudes, conduites adaptatives, dont certaines peuvent être des conduites de survie ( syndrome d’attachement, conduites dissociatives… ).

Il arrive qu’une charge de trop (choc, contrariété, contrainte longtemps supportée) soit cause d’une perte progressive ou subite de contrôle.
C’est alors que nous pouvons devenir impuissants à surmonter la situation, privés de nos capacités habituelles, perdant nos moyens, déconnectés de nous-même. Il se peut que nous n’ayons pas notion de la source de notre mal-être, déclenché par un évènement ou un contexte semblant anodin, mais qui résonne avec un traumatisme programmant oublié ou nié, inaccessible à notre analyse (amnésie traumatique, mémoires d’insécurité enfouies).
Des manifestations physiques peuvent s’installer, associées à un inconfort intérieur difficile à maitriser. C’est alors que peuvent survenir la chronicité des symptômes ou la maladie.

   – Fonctionnement neuro-central lors du stress :

Lors d’un stress physique ou psychique représentant un danger pour notre intégrité, notre cerveau limbique se met en oeuvre instantanément afin de nous permettre une réaction de survie adaptée, automatique et non consciente: Cette réaction est orchestrée par l’amygdale cérébrale qui donne l’alarme (recevant constamment des informations sensorielles qu’elle analyse), commande la sécrétion d’hormones du stress (adrénaline, cortisol) permettant de mobiliser l’énergie nécessaire. Puis, le cortex cérébral informé du danger analyse les informations, en lien avec l’hippocampe qui stocke toutes les données de nos expériences, encode les mémoires. Le cortex peut alors élaborer les stratégies les plus adaptées à la situation. Ce fonctionnement est influencé par la manière dont le système nerveux s’est maturé depuis l’enfance, le type de réactions adaptatives encouragées, fonction de la sécurité ou insécurité, des interactions environnementales et expériences.

– La sidération psychique :

En cas de fort traumatisme ou de traumatismes répétés, au surplus de violence supportable, l’activité corticale se paralyse entrainant un état de sidération, une incapacité de réaction. Suite à une montée en puissance des sécrétions d’hormones de stress, dangereux pour l’intégrité, le cerveau se met alors en état de sauvegarde.

La disjonction interrompt brutalement les connexions à l’amygdale, qui isolée des autres structures cesse de commander la sécrétion des hormones de stress. La disjonction traumatique est à l’origine de lourdes conséquences neuro-biologiques: l’anesthésie émotionnelle et physique (état de dissociation interdisant toute réaction), et l’amnésie traumatique (la mémoire du traumatisme est piégées dans l’amygdale, à l’origine de grandes souffrances ultérieures car automatiquement redéclenchée). La mémoire émotionnelle et sensorielle, hypersensible, échappe au contrôle des fonctions supérieures, à toute analyse, elle ne peut être revécue que de façon hallucinée, elle mène à des comportements réactionnels qui échappent à la volonté.

Ces explications se complètent par les principes de la « Théorie Polyvagale » (Stephen Porges): Notre système neurovégétatif, en charge de notre survie est responsable de réactions de fuite, de défense ou de sidération. Lors de l’enfance son développement harmonieux est corrélé à la sécurité (une figure d’attachement sécure favorise le développement des faisceaux du nerf vagal ventral, chargés de réguler le relachement, harmoniser l’état intérieur). Lors d’un contexte insécure (famille dysfonctionnelle, négligence, contexte ou évènements traumatisants), le nerf vagal ventral ne se développe pas, laissant en impossibilité de se rassurer. Le nerf orthosympathique (qui ordonne fuite ou combat) est alors, lors de situations de stress, contredit par le nerf vagal dorsal (responsable de la réaction de sidération), ceci engendre un état de figement, un grand inconfort physique et émotionnel échappant au contrôle de la volonté.

Le sytème nerveux autonome renseigne en permanence les structures cérébrales par l’intermédiaire des organes (coeur, poumons, muscles,..). Cette communication entre organes et tronc cérébral oriente la perception de l’environnement, conditionne l’individu à être en confiance ou méfiance. Les dysfonctionnements générés par les programmes éronés de l’enfance, ou consécutifs à un traumatisme, perturbent la croissance, la santé, affectent les capacités de rétablissement. A la lumière de leur compréhension s’ouvre un champ des possibles en terme de thérapie, le conditionnement neurologique étant réversible grâce à la plasticité neuronale, le pouvoir du corps à s’exprimer et s’auto-guérir si nous savons l’écouter et en prendre soin.

– Divers types de symptômes liés au « stress » :

Fatigue chronique sans raison identifiée  –  Burn out   –  Anesthésie émotionnelle (sidération) –  Mauvaise estime de soi ( physique et psychique ), se sentir moins bien que les autres  –   Sentiment dépressif (avec ou sans symptômes physiques)  –  Tristesse sans raison identifiée  –  Pensées parasites  –  Obsessions  –  Dévalorisation  –  Honte  –  Culpabilité  –  Etats de panique  –  Envies suicidaires  – « Auto-sabotage », échecs répétés  –  Troubles cognitifs  –  Problèmes de concentration  –  Pertes de mémoire  –  TOCs  –  Troubles du sommeil   –   Cauchemars  –  Peurs incontrôlables   –  Phobies  –  Ressentis de solitude même au milieu des autres  –  Perte de sens – Difficultés relationnelles professionnelles et-ou familiales  –   Répercussions sentimentales  –  Troubles de la sexualité  –  Colères, impulsivité  –  Comportements à risques  –  Conduites addictives ( alimentaires, tabac, alcool, drogues, sexe… ) –

– Diverses « causes » à l’origine des troubles :

Troubles de l’attachement (figure parentale dysfonctionnelle) – Négligences –                                                                                                  Mémoires traumatiques, amnésie traumatique  –  Maladie  –
Maltraitance  physique et psychique, dont violences sexuelles  –
Croyances familiales  –  Deuil  –  Séparation  – Accidents –
Difficultés professionnelles  –  Difficultés financières  – Echecs –
Contextes environnementaux ( pollution, contexte économique, épidémies, conflits )

Cas particulier des Violences Sexuelles: de plus en plus reconnues comme étant à l’origine de nombreux dysfonctionnements neurocentraux et conséquences graves sur la santé. La parole se libérant, les victimes osent se manifester et demander soutien. Le parcours de réparation est lent et progressif vers le chemin de guérison. Il nécessite une écoute et un accueil inconditionnels, progressivité dans le soin, un accompagnement sécurisant.

Certaines pathologies et dysfonctionnements sont particulièrement fréquents dans les suites de violences sexuelles: troubles musculo-squelettiques (dont la fibromyalgie), dysfonctionnements sexuels, endométriose, troubles alimentaires (anorexie, boulimie), addictions, troubles du sommeil, troubles émotionnels (peur, dépression, dévalorisation, colère), troubles de l’attention (apprentissage, mémoire, concentration)

Stratégie thérapeutique :

Une écoute subtile est nécessaire, prudente et respectueuse. Il n’est pas nécessaire de ramener à la mémoire tous les souvenirs, aux risques de s’égarer dans les méandres de ses questionnement et souffrances, de les entretenir ou amplifier par de lourdes interprétations. Il suffit d’en reconnaitre l’ombre et l’impact, pour percevoir et alléger les conséquences physiques et psychiques. La reconnaissance des symptômes, l’accueil de nos fragilités, de notre part sensible, dans l’humilité et la bienveillance, permet de se réconcilier avec nous-même, se reconnecter aux émotions de confiance et à l’ouverture du coeur.

Par la lecture de l’histoire de vie (évènements difficiles marquants), des intrications familiales, il est possible d’identifier l’origine des difficultés. La compréhension ouvre la porte de la guérison car ce qui devient conscient s’autorise à cesser de parasiter.
L’ouverture de porte entre Conscient (mental) et Inconscient (structure vibratoire) par la mise en état élargi de conscience permet d’apaiser et de connecter des ressources insoupçonnées, qui seront disponibles ensuite, permettant de nouvelles habitudes de confort avec Soi-même.
La thérapie quantique, l’hypnose, l’Emdr, la technique Tipi (régulation émotionnel à partir des symptômes – Luc Nicon) utilisés de façon conjointe ou en alternance permettent une reprogrammation de l’interprétation de notre histoire, de nos fonctionnements automatiques psychiques et physiques, une reconnexion à notre guérisseur intérieur.

La reprogrammation neurocentrale est dévolue à l’étonnant pouvoir de notre cerveau, ouvrant à la création de circuits qui transforment les automatismes à la lumière de ce qui est aujourd’hui, changeant les habitudes inappropriées.

« Le corps n’oublie rien » (Bessel van der Kolk), nous montre le chemin vers nous même (écoute des symptômes). Nous apprendrons à en repérer les signaux pour mieux se connaitre et se réguler par le support de la Cohérence Cardiaque (la respiration a le pouvoir de réguler le rythme du coeur en stimulant le nerf vagal ventral)